Haïti ne sera ni en Indonésie en 2023 ni en France en 2024 pour discuter respectivement la Coupe du monde U-20 et les JO de Paris. La Jamaïque a mis dos au mur les Grenadiers (2-1) sur fond d’une décision arbitrale polémique.
2 cartons rouges. Et Haïti est poussée vers la sortie du tournoi réalisé par la CONCACAF pour le compte des éliminatoires du mondial Indonésie 2023 et des JO de Paris 2024. Le premier, un peu mérité. Au milieu du terrain, Fernando Cicéron tente de repousser encore loin de sa cage, un ballon dégagé par la défense haïtienne. Le capitaine de la sélection nationale accroche, pied levé à hauteur du visage, un joueur jamaïcain qui essaie de prendre lui aussi le rebond. L’arbitre de la rencontre, Ivan Barton ne réfléchit pas. Il passe un carton rouge direct au capitaine de la sélection haïtienne. Ces genres de fautes sont généralement impardonnables dans ces catégories d’âges, où l’on juge que le footballeur est en formation. Les Bleus et Rouges étaient déjà menés au score. Depuis la 4e minute de jeu, Jahmari Clarke reçoit une longue balle de touche sur la gauche de la cache haïtienne, il s’est défait de deux défenseurs après une mauvaise sortie du portier, pour ouvrir le score pour les siens. 1-0 pour les Reggae Boyz.
Malgré un score défavorable, les Grenadiers dominaient dans le jeu. Ils multipliaient les tentatives pour revenir au score notamment ce coup de tête de Stevenson Jeudy avant la 20e minute, qui a forcé le gardien jamaïcain à sortir le grand jeu. Un engagement qui n’a pas changé après le premier rouge.
Finalement les Grenadiers sont récompensés au début de la seconde période. Watz Leazard réalise un triple crochet dans la surface des jamaïcains avant de centrer sur la tête du meilleur buteur de la compétition qui découpe le ballon d’une tête et égalise pour la sélection nationale. 1-1. Jeudy inscrit son 5e but de la compétition.
6 minutes plus tard, Haïti a la balle du match. Duckens Pierre bénéficie d’une erreur défensive, il récupère le ballon en pleine surface. Au lieu de tirer dans les buts, il préfère trouver Jeudy un peu en arrière qui est suivi de près par un défenseur Jamaïcain. L’attaquant haïtien n’est pas arrivé à temps, Haïti n’a pas profité de tuer le match.
Le deuxième carton rouge est la somme de deux jaunes. Duckens prend un jaune en fin de première période. Il accroche un joueur jamaïcain dans sa propre moitié de terrain alors que le ballon filait en touche à la 25e minute. Il y avait faute, mais qui ne nécessitait pas de carton. En seconde période, le défenseur haïtien tente d’intercepter un ballon, levant son pied droit aussi haut que celui d’un jamaïcain qui a l’avantage du ballon. L’arbitre, froidement, tire son carton jaune avant de lui indiquer le vestiaire avec un rouge à la 74e minute. Haïti joue à 9 contre 11.
10 minutes plus tard, le dernier rempart des Grenadiers fait une mauvaise sortie sur un centre, la défense surprise, est en retard sur cette phase de jeu, Tarick Ximines crucifie les haïtiens qui n’avaient plus de force pour aller chercher l’égalisation.
La compétition retiendra de cette équipe, une mentalité de fer, des gamins talentueux, motivés, dévoués à défier toutes pronostiques. Rappelons que moins de 15 jours avant le lancement du tournoi, la délégation n’était même pas encore réunie. La sélection était connue que de nom. Les garçons ont fait montre d’une volonté réelle de s’améliorer au cours de la compétition. Lors de leur première confrontation, malgré un manque de régime, ils sont allés chercher le nul contre le Trinidad. Contre Suriname, ils ont fait mieux et ont tenu en échec le Mexique, favori du groupe lors de leur troisième rencontre.
Contre Jamaïque, même à 10 contre 11, les Grenadiers faisaient peur. Un autre carton rouge les a forcés à démordre. Un carton qui tue l’espoir de ces jeunes de jouer le mondial d’Indonésie et les JO de Paris. Un carton qui laisse un goût amer, un goût qui rappelle la décision contre Haïti en demi-finale face au Mexique. C’est toujours dur d’accepter de ne pas accéder à la phase précédente à cause de décisions arbitrales controversées.
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