Haïti-Crise
Le professeur Rhodner Orisma propose une conférence nationale pour reconstruire l’économie et rétablir la paix en Haïti
La crise multidimensionnelle qui saccage le pays ces derniers temps n’a pas laissé indifférents les Haïtiens de l’intérieur ainsi que ceux de la diaspora. Des rencontres et des propos de sortie de crise se multiplient en vue d’un dénouement heureux à la crise. Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies et à la communauté internationale, le professeur Rhodner Orisma propose une conférence nationale pour reconstruire l’économie haïtienne et du même coup rétablir la paix dans le pays.
Selon le professeur de la sociologie urbaine à l’Université d’État d’Haïti, le pays a besoin d’aide pour rentrer dans un processus de modernisation en conformité aux visions et stratégies liées au développement international. Le pays, dit-il, a besoin de développer des programmes urbains et agricoles en vue de fournir des besoins primaires à la population.
Contrairement aux pessimistes, l’universitaire croit que la crise actuelle n’est pas incurable. «…Pour éviter les problèmes récurrents tels que la violence des gangs, les crises sécuritaires, la pénurie d’eau et de nourriture, les problèmes de logement, de santé et d’éducation, le peuple haïtien doit initier sa vision et son action pour un changement approprié», a écrit le professeur Orisma qui présente deux scénarios. Le premier concerne la conférence nationale qui peut se tenir sous la supervision de l’ONU ainsi que du Bureau des affaires de l’hémisphère occidental du département d’État des États-Unis d’Amérique. Cette conférence devrait permettre aux acteurs de parvenir à un consensus politique et socio-économique.
Dans le deuxième scénario, le professeur a prôné l’implication des acteurs des secteurs publics et privés. Ces derniers, explique le professeur, peuvent librement élaborer de nouveaux programmes pour les zones urbaines et non urbaines afin de remplacer les systèmes traditionnels en place depuis les années 1820.
«Les ancêtres de notre pays ont fait la Révolution de 1804 en renversant l’esclavage et le système colonial pour ouvrir la voie à ces programmes. Mais malheureusement, les contradictions postcoloniales ou les conflits internes, les menaces extérieures et les problèmes de gestion de catastrophes naturelles ont empêché le pays de progresser. Aujourd’hui, nous analysons les défis de taille auxquels le pays est confronté et sommes prêts à partager les sacrifices nécessaires pour aider le pays à se positionner aux côtés de l’Amérique et à se mettre sur la bonne voie», a précisé Rhodner Orisma qui fait le plaidoyer auprès de la communauté internationale pour une coopération urbaine et agricole cohérente.
«Les précédents efforts de soutien international et les interventions étrangères ayant montré leur faiblesse, Haïti a maintenant besoin de se concentrer fermement sur les programmes urbains et agricoles pour avoir un impact durable sur le pays et sa population», a rappelé l’universitaire, tout en ajoutant que le pays, en se modernisant, peut envisager un développement durable d’ici 2030 ou peu après, en fournissant à la population de l’eau potable, de la nourriture, des logements, la sécurité publique, des soins de santé, l’éducation et autres. HEN
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