L’Association médicale haïtienne (AMH) dénonce l’insécurité chronique accentuée par les cas de kidnapping spectaculaires qui frappent notamment la communauté médicale. Lors d’une conférence de presse, le 23 mai, la présidente de l’AMH, Carole Cadet Day, a fait remarquer que la situation sécuritaire du pays devient de plus en plus alarmante et les citoyens ne peuvent pas vaquer librement à leurs activités.
Depuis quelque temps, les médecins sont devenus l’une des cibles privilégiées des kidnappeurs. À ce jour, le docteur Jacques Pierre Pierre enlevé à la ruelle Waag le 17 mai et la pédiatre Bennety Augustin kidnappée le 5 mai sont toujours aux mains de leurs ravisseurs, a rappelé la docteure Carole Cadet Day qui invite les autorités à sévir avec fermeté contre les caïds qui endeuillent les familles.
Pour sa part, le directeur du Sanatorium et secrétaire général de l’AMH, Jean Ardouin Louis Charles, a exprimé sa grande lassitude face à l’insécurité de plus en plus grandissante. Il exhorte tous les secteurs à s’engager dans la lutte pour restaurer un environnement sécuritaire dans le pays.
De son côté, la présidente de la Société haïtienne des pédiatres (SHP), Dre Lucita Laroche, s’insurge une fois de plus contre l’escalade de violences et la multiplication des cas de kidnapping dont les médecins sont particulièrement victimes.
«La docteure Benetty Augustin est en captivité depuis près de 20 jours en dépit du versement de la rançon exigée par les ravisseurs», s’est indignée la docteure Lucita Laroche, précisant que les citoyens évoluent dans un climat de grande peur en raison du fait que les bandits imposent leur loi sur le territoire national.
Il convient de souligner que la mobilisation des professionnels de la santé pour exiger la libération des médecins semble n’avoir pas encore donné de résultats escomptés. Malgré l’arrêt de travail observé dans certains hôpitaux, dont Bernard Mevs et les centres hospitaliers St-Luc et St-Damien, les lignes ne sont pas bougées d’un iota.
Les malfrats ne jurent que par le versement des rançons réclamées en échange de la libération des otages. Dans le cas de la pédiatre Benetty Augustin, quoique ses proches aient déjà versé une première somme d’un million cinq cent mille gourdes, les bandits ne l’ont pas libérée prétextant que l’argent a été détourné par d’autres bandes criminelles rivales.
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