Contesté sur l’ensemble du territoire national, Ariel Henry bombe le torse. À celles et ceux qui réclament sa démission pour manque de résultats, le chef du gouvernement rejette cette option d’un revers de main, invitant les acteurs de l’Opposition à prendre le pouvoir par les urnes.
La démission du Premier ministre haïtien, Ariel Henry, n’est pas à l’ordre du jour. Alors que son départ du pouvoir est réclamé par une frange importante de l’Opposition et des manifestants, le chef du gouvernement a fait savoir qu’en dehors des élections, il n’existe aucune possibilité de prendre le pouvoir. « Il est révolu le temps où l’on pouvait assauter le pouvoir», a-t-il déclaré sur un ton ferme, dans son adresse à la Nation, dans la soirée du 11 septembre. Il invite les acteurs politiques à discuter des modalités de la mise sur pied de l’entité qui sera chargée d’organiser les prochaines joutes électorales.
Ariel Henry n’est pas à son coup d’essai. Ses déclarations relatives aux acteurs de l’Opposition qui contestent sa légitimité au pouvoir sont souvent teintées de provocation, selon des observateurs politiques. Alors que les tenants de l’accord de Montana avaient symboliquement élu Fritz Jean à la présidence et Steven Benoit comme Premier ministre, M. Henry avait, se souvient-on, tourné en ridicule cet acte politique: « timoun k ap fè jwèt tè », avait-il déclaré ironiquement, en invitant ces acteurs politiques au dialogue en vue de l’organisation des élections.
Cette nouvelle déclaration du Premier ministre concernant les prochaines joutes électorales arrive dans un contexte de grande contestation populaire. Dans plusieurs grandes villes du pays, des manifestants réclament, depuis tantôt plusieurs semaines consécutives, la démission du chef de la Primature qui serait, selon eux, incapable de résoudre les problèmes urgents liés à la cherté de la vie, l’insécurité grandissante ainsi que la rareté récurrente du carburant.
Dans la même veine, le président du tiers du Sénat de la République, Joseph Lambert, avait donné un ultimatum de quinze jours au Premier ministre, Ariel Henry, pour trouver un accord politique capable de dénouer la crise au risque que le Sénat ne prenne les dispositions qui s’imposent. À en croire le chef du gouvernement, la seule alternative à la crise est l’organisation d’élections, contrairement aux revendications d’une frange de l’Opposition qui portent notamment sur la mise en place d’un Exécutif bicéphale.
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