Dans un entretien accordé à France 24, le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, a prétendu que les mouvements de protestation en Haïti sont conduits par des bandits armés. Des acteurs politiques comme de simples citoyens ont recadré le diplomate.
Le Secteur démocratique et populaire (SDP) dit condamner de toutes ses forces les dernières déclarations du secrétaire général de l’Onu, António Guterres, relatives au mouvement populaire déclenché contre le pouvoir d’Ariel Henry. Il s’agit, selon le SDP, d’un mouvement qui vise, d’une part, à dénoncer l’insécurité, la cherté de la vie, la crise du carburant et la mauvaise gouvernance; et d’autre part, à réclamer le départ du Premier ministre, Ariel Henry, dépourvu de toute légitimité populaire.
Dans ce communiqué portant la signature de l’ancien sénateur Nenel Cassy, Daril Baltazar et Ulrick St-Cyr, le SDP a rappelé à l’attention de la Communauté internationale que ces mouvements de protestation sont issus de la matrice populaire et des régions ( Sud, Sud-Est, Grand-Anse… ) non contrôlées par des gangs armés.
Comme à son habitude de défendre le pays face l’ingérence étrangère, l’ancien Premier ministre, Claude Joseph, a également recadré António Guterres. Sur son compte Twitter, il rejette les déclarations empreintes d’ignorance du diplomate onusien. Claude Joseph a fait savoir à M. Guterres que les manifestants ne sont pas des bandits, mais de préférence, des jeunes qui souhaitent changer un système générateur d’inégalités et d’extrême pauvreté.
De son côté, le leader du parti politique « Pitit Dessalines », Jean-Charles Moïse, qualifie de provocation les propos tenus par M.Guterres. Estimant que le Premier ministre, Ariel Henry, est un traître en soutenant la position du diplomate lors de son adresse à la nation, dimanche 18 septembre 2022, l’ancien sénateur du Nord appelle la population à maintenir la mobilisation.
Dans le même ordre d’idées, des manifestants affirment, ce lundi 19 septembre 2022, que la présence de chefs de gangs dans leurs mouvements de protestation est commanditée par le gouvernement d’Ariel Henry en vue de discréditer la mobilisation populaire.
Les diplomates onusiens ont l’habitude de tenir des discours inopportuns, voir contradictoires à la réalité du pays. La cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), Mme Hélène Lalime, avait soutenu, dans un rapport acheminé au Conseil de sécurité de l’Onu, que la fédération des gangs à Port-au-Prince avait contribué à réduire le climat d’insécurité dans le pays.
HEN
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