Dans une adresse à la Nation, dans la soirée du dimanche 11 septembre, le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, annonce que, dans un bref délai, le carburant sera disponible dans les stations d’essence, cependant, ses prix seront ajustés. Il demande aux citoyens de garder leur calme face à certains acteurs politiques qui profiteraient de cet ajustement des prix de l’essence pour les inciter à la violence.
Un appel qui est passé dans les oreilles d’un sourd. Déjà, en cette fin d’après-midi du 12 septembre, des riverains de Delmas ont érigé, dans les rues, des barricades enflammées qui paralysent la circulation. Ils réclament la démission d’Ariel Henry qui, bien qu’il ait hérité d’un pouvoir de facto, s’oppose catégoriquement à la prise du pouvoir en dehors des élections.
S’il est vrai que l’ajustement des prix de l’essence n’est pas encore effectif, cette réaction des habitants de la commune de Delmas, jointe aux multiples manifestations populaires qui ont lieu dans tout le pays, présage que cette décision imminente pourrait être combattue.
D’aucuns se souviennent des événements tragiques survenus les 6 et 7 juillet 2018, lorsque l’administration du feu président Jovenel Moïse avait publié un arrêté fixant les prix du carburant qui ont été revus à la hausse. Un peu partout à Port-au-Prince et ses environs, des citoyens ont simultanément érigé dans les grandes artères du pays, des barricades de pneus enflammés et causé d’importants dégâts matériels dans les rues.
Rappelons que le gouvernement d’Ariel Henry avait déjà ajusté les prix des produits pétroliers. En cause, selon le gouvernement, l’État haïtien ne pouvait plus subventionner le carburant qui occasionne un manque à gagner dans les finances publiques. Le chef du gouvernement avait promis que l’ajustement des prix de l’essence servirait notamment à réaliser la construction d’infrastructures routières et scolaires, et implémenter des programmes d’apaisement social qui sont toujours attendus par la population.
Ariel Henry, dans cette adresse à la Nation, réitère le fait que la subvention du carburant par le gouvernement coûte au Trésor public plus de 50 milliards de gourdes, alors que rien que trois milliards de gourdes ont pu être recueillies pour mettre sur pied des programmes d’apaisement social. Il affirme, à ce titre, que dans la zone métropolitaine, 134 restaurants communautaires ont distribué plus de 40 mille repas par jour. Ce programme sera, sous peu, annonce-t-il, implémenté dans les villes de province.
Discussion à propos de post