L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) a publié un rapport sur les difficiles conditions de travail des Policiers en Haïti dans le but notamment de pousser les autorités de l’État à prendre des mesures pour mieux les encadrer.
Dans le cadre de ses activités de monitoring, l’OCNH a pu recenser, à Port-au-Prince et dans les villes de province des cas où les agents de la PNH doivent se procurer, par leurs propres moyens, des outils de travail tels qu’uniformes, gilets pare-balles, casques, menottes et munitions lorsque ceux qui leur ont été remis par l’institution sont abimés ou perdus.
« Certains agents de la PNHfonctionnent avec des badges expirés depuis cinq ou six ans. L’impression des badges des agents de la PNH accuse beaucoup de retard. Certains agents reçoivent seulement deux badges en 13 ans de service ».
L’augmentation de grade, a noté l’OCNH, constitue une source de corruption inquiétante et se fait sans révision de salaire. La promotion de certains agents de la PNH serait effectuée sur la base d’accointance. Ensuite, il est très difficile pour les policiers de poursuivre leurs études à cause de leur horaire de travail et des faibles moyens économiques dont ils disposent.
« Avec un horaire de 12 heures au minimum, les policiers ont un manque de temps pour leurs activités personnelles ». D’autre part, les policiers-ères passent plusieurs mois sans percevoir leur salaire, tandis qu’ils sont obligés de se rendre régulièrement à leur poste.
« Certains agents de la PNH n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs foyers avec un salaire allant de vingt-et-un à vingt-cinq mille gourdes le mois. Leurs enfants sont souvent renvoyés des établissements scolaires faute de moyens financiers pour payer à temps les frais exigés ». L’assurance accordée aux policiers est défaillante.
« Le fonctionnement inadapté de l’institution, les dettes énormes envers des hôpitaux, les longs retards au niveau des factures, incitent des responsables de centres hospitaliers à refuser l’admission des policiers victimes d’attaques ou d’accidents, nécessiteux de soins. Ils exigent parfois une somme d’argent comme garantie. Des policiers sont morts à cause du refus des centres hospitaliers, d’accepter l’assurance accordée par la Police nationale d’Haïti. Les policiers doivent être protégés contre l’insécurité, la maladie, les accidents sur les lieux de leur travail ou sur la route de leur travail ».
L’OCNH réitère sa solidarité et son soutien aux agents de la PNH et demande aux autorités d’assumer leurs responsabilités, afin de garantir les droits économiques, sociaux et culturels des policiers.
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