«La situation est globalement sous contrôle (…), le calme est revenu en Haïti…». Telles sont les déclarations du ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean Victor Généus, devant le Conseil de sécurité de l’Onu, lundi 26 septembre. Ces propos contrastent avec la réalité des faits et discréditent, selon plus d’un, le pouvoir d’Ariel Henry.
Le gouvernement haïtien occulte la situation réelle en Haïti devant le Conseil de sécurité de l’Onu. Représentant le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, à la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu, le chancelier Jean Victor Généus, a transmis, au nom du pouvoir en place, un message officiel d’assurance aux acteurs internationaux. «Le calme est revenu dans le pays (…)», a-t-il soutenu. À l’exception, selon lui, de quelques cas isolés, «la situation est globalement sous contrôle». Pourtant le pays connaît des jours sombres depuis tantôt deux semaines: l’administration publique est quasiment dysfonctionnelle; les entreprises privées fonctionnent en demi-teinte et la crise du carburant perdure.
Au moment où M. Généus prononce son allocution, les activités vitales du pays ont été quasiment paralysées en raison de la première journée de grève lancée par le syndicat des transporteurs. Entre-temps, à Carrefour, au niveau de Rivière froide, une foule impressionnante a gagné les rues pour exiger le départ du Premier ministre Ariel Henry.
La bande à «Barbecue», chef de gang, bloque l’accès au terminal Varreux, à Cité Soleil, où les camions-citernes viennent s’approvisionner en carburant. Plusieurs policiers seraient blessés, dimanche 25 septembre, lors d’un affrontement avec cette bande armée dans l’espoir de débarricader sans succès la voie menant à ce terminal.
Si l’intervention de la PNH a permis de faciliter l’accès à certaines routes, la situation reste globalement tendue. Les activités sont au ralenti, et dans certains cas, au point mort. Les manifestations des rues se poursuivent. La commune de Carrefour, nouveau foyer de la résistance, a connu une deuxième journée consécutive de manifestation, ce mardi 27 septembre, en dépit d’une pluie battante. Alors que certaines villes de province dont les Cayes, Petit-Goâve, Cap-Haïtien etc. n’abdiquent pas. Dans de nombreux cas, certaines routes restent barricadées.
Des hôpitaux ont fermé leurs portes alors que d’autres, au bord de la fermeture, ont réduit leurs activités. C’est le cas de l’hôpital La Providence, aux Gonaïves, qui a annoncé, vendredi 23 septembre, la fermeture de ses différents services d’urgence. De son côté, l’hôpital Bernard Mevs informe, ce mardi 27 septembre, qu’elle a réduit ses activités et son personnel faute de carburant. Si la situation perdure, elle pourrait, selon les responsables, fermé ses portes.
Au niveau diplomatique, plusieurs ambassades dont celles de la République dominicaine, du Mexique, d’Espagne et du Canada avaient, depuis le début de la crise, fermé leurs portes.
HEN
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